La soie en Touraine
En 1470, en Touraine, Louis XI institua des privilèges pour une corporation des « soyeux », faisant venir de Lyon des spécialistes afin de satisfaire au plus près les gens de sa cour qui appréciaient fort ces nouvelles et magnifiques étoffes venant d’Italie : damas, brocarts, velours de Gênes, taffetas, moires, satins… Louis XI avait constaté que l’achat de ces étoffes de soie en Italie constituait une perte annuelle de 500 000 écus d’or.
Après lui, Charles VIII et Louis XII confirmèrent les privilèges accordés aux ouvriers en « draps d’or, d’argent et de soie ». Henri II fut le premier roi a porté des bas de soie fabriqué dans la région.
La modeste industrie soutenue par l’autorité royale marqua son apogée sous François 1er, 200 à 300 chefs d’ateliers faisaient vivre 3000 personnes, le tiers de la population active tourangelle. Le camp du drap d’or représenta l’épisode le plus glorieux de la soierie tourangelle. Désirant éblouir Henri VIII lors son entrevue en 1520, François 1er confia aux ouvriers en soie, aux brodeurs et aux passementiers tourangeaux le soin de confectionner les tentes. 466 chevaux furent réquisitionnés pour acheminer la royale commande à Ardres.
Puis après différentes péripéties (concurrence de Lyon qui avait adopté le métier Jacquart, suppression de l’aide de la Société d’Agriculture aux pépinières de muriers, terrible maladie à virus dans les élevages de vers à soie), l’industrie déclina au fil des ans.
Le ver à soie s’appelle magnan d’où le nom de magnanerie pour l’endroit où on éduque les vers à soie. Pour tout savoir sur ce sujet, nous avons la chance d’avoir à Bourré une magnanerie ouverte à la visite dans un superbe site troglodytique. Nous vous invitons à aller rencontrer les propriétaires passionnants et passionnés qui nous ont confié quelques illustrations extérieures du site.